Réseau de suivi
Qu'est-ce que le réseau de suivi ?
Dans le cadre du premier « Contrat de Rivière » animé par le Syndicat Mixte de Rivière Tarn en 2007/2012, un réseau de suivi de la qualité de l’eau des affluents du Tarn a été mis en place. Ainsi depuis 10 ans le syndicat, soutenu financièrement par l’Agence de l’Eau Adour-Garonne et le Département du Tarn, réalise des prélèvements d’eau sur différents ruisseaux. Les eaux sont ensuite analysées par le Laboratoire Départemental d’Analyse d’Albi et les résultats sont transmis au syndicat et à l’Agence de l’Eau.
Chaque ruisseau étudié a été choisi pour représenter un type d’occupation des sols particulier sur le territoire. Ainsi, connaître la qualité d’un ruisseau situé sur un bassin versant viticole par exemple, permet d’extrapoler aux autres cours d’eau situés sur un territoire similaire.
Six bassins versants dits « pilotes » sont suivis par le syndicat :
- un bassin versant dit « préservé » entre Alban et Trébas,
- deux dits « urbains et agricoles » (à dominante polyculture polyculture-élevage) entre Villefranche et Albi,
- un dit « viticole » entre Cestayrols et Rivières,
- deux bassins versants dits « agricoles » (à dominante grandes cultures) au niveau de Cadalen/Brens et de Couffouleux/Parisot.
Chaque cours d’eau fait l’objet de 4 à 10 prélèvements par an, répartis sur l’année afin d’intégrer les variations saisonnières des différents facteurs (pluviométrie, périodes de traitement, étiage, etc…). Le pool de données disponibles par cours d’eau est donc de 100 à 330 résultats d’analyse, nombre qui varie en fonction de l’ancienneté de la station, de la fréquence de prélèvements et de l’assèchement du ruisseau en période estivale.
Zoom sur les produits phytosanitaires
Molécules les plus détectées dans les affluents du Tarn (2010-2017) :
Les molécules retrouvées sur le bassin versant du Tarn sont principalement des herbicides. Ces désherbants sont l’AMPA (produit de dégradation du glyphosate) détecté dans environ 50% des échantillons, le métolachlore (désherbant maïs), le glyphosate (herbicide total) et le chlortoluron (herbicide céréales). A noter la détection fréquente de faibles concentrations de produits de dégradation de l’atrazine (DEA, DIA), molécule interdite depuis 2003, qui démontre la forte rémanence dans les sols de cet herbicide. Les concentrations maximales par pesticide lors d’un prélèvement avoisinent les 4 µg/l pour 4 des 5 molécules les plus détectées (lors des mois de mai, juillet et novembre). A titre d’information (car l’eau des affluents étudiés n’a pas vocation à être bue), le seuil de potabilisation d’une eau est fixé à 2 µg/l maximum par pesticide ou à 5 µg/l pour la somme de tous les pesticides.
Comparaison entre bassin versant (2010-2017) :
On observe que le ruisseau du Malagousse est le moins touché par la présence de produits phytosanitaires que ce soit en terme de diversité ou de récurrence. Cela peut s’expliquer par une occupation des sols majoritairement boisée ou prairiale. A l’opposé, les cours d’eau à dominante agricole et urbaine (pour le Jauzou) présentent un cortège de produits phytosanitaires plus conséquents et une présence quasi-systématique ou régulière dans les eaux. Le Jauzou atteint quasiment la cinquantaine de molécules différentes détectées. Concernant le Caussels, la combinaison de plusieurs facteurs expliquerait sa position intermédiaire et participerait à limiter les impacts des intrants : bassin versant important, polyculture-élevage majoritaire, fonds de vallons plutôt préservés et boisés, débits plus important que les autres cours d’eau (hormis certains étés où il est à sec comme en 2017).